Un soir, devant un hôtel prestigieux de Paris, s'arrêta un taxi duquel descendit un important homme d'affaires français. Il entra dans la hall et se dirigea vers la réception, mais à un moment, il eut la sensation d'être observé par quelqu'un par dessus l'épaule. Il se retourna et vit qu'il s'agissait d'une jeune soeur. Ne connaissant pas les habits religieux, il ne reconnut pas qu'il s'agissait d'une carmélite déchaussée. Du reste, cet entrepreneur était tellement occupé par ses affaires qu'il ne s'intéressait pas aux Ordres religieux, aux églises et aux monastères. Le fait était que la soeur continuait à l'observer et lui souriait avec une candeur céleste. L'entrepreneur ne connaissait pas cette mystérieuse religieuse, il souleva son chapeau pour la saluer, puis se retourna et s'avança vers la réception pour remplir les formalités administratives nécessaires. Pendant qu'il signait le registre il jeta un coup d'oeil par-dessus sont épaule pour voir si la jeune soeur était toujours là, mais il ne la vit pas. Il demanda alors à l'employé qui était cette fille en habit religieux, mais celui-ci haussa les épaules en lui répondant que dans la dernière demi-heure, aucune autre personne à part lui n'était entré dans la hall de l'hôtel.
Quelques jours après, pendant qu'il était chez des amis, l'homme d'affaire observa l'image d'une soeur : avec grande stupeur il reconnut la jeune soeur qui lui avait souri à l'hôtel. Il demanda de qui il s'agissait et ils lui répondirent que c'était Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus.
Quelques temps après, cet homme abandonna le monde de l'entreprise et entré à l'Abbaye d'Aiguebelle. Après la vision de Sainte Thérèse de Lisieux il s'était rapproché de la Religionet avait ressenti l'appel de Dieu à la vie monastique. Il ne portait plus d'habits chers et raffinés, mais une tunique avec un scapulaire sombre et une ceinture de cuir. Il avait également la tête rasée et la barbe longue. Il était devenu moine trappiste. Dans le silence et le recueillement du monastère, il avait finalement trouvé la paix intérieure que les richesses qu'il possédait dans le monde n'avait pu lui procurer.