mercredi 22 mars 2017

La méditation sur l'enfer

Préparation

1. Mettez-vous en la présence divine.

2. Humiliez-vous et demandez son assistance.

3. Imaginez-vous une ville ténébreuse, toute brûlante de soufre et de poix puante, pleine de citoyens qui n’en peuvent sortir.

Considérations

1. Les damnés sont dedans l’ab!me infernal comme dedans cette ville infortunée, en laquelle ils souffrent des tourments indicibles en tous leurs sens et en tous leurs membres, parce que, comme ils ont employé tous leurs sens et leurs membres pour pécher, ainsi souffriront-ils en tous leurs membres et en tous leurs sens les peines dues au péché: les yeux, pour leurs faux et mauvais regards, souffriront l’horrible vision des diables et de l’enfer; les oreilles, pour avoir pris plaisir aux discours vicieux, n’ouïront jamais que pleurs, lamentations et désespoirs ; et ainsi des autres.

2. Outre tous ces tourments, il y en a encore un plus grand, qui est la privation et perte de la gloire de Dieu, laquelle ils sont forclos de jamais voir. Que si Absalon trouva que la privation de la face amiable de son père David était plus ennuyeuse que son exil, o Dieu! quel regret d’être à jamais privé de voir votre doux et suave visage!

3. Considérez surtout l’éternité de ces peines, laquelle seule rend l’enfer insupportable. Hélas! si une puce en notre oreille, si la chaleur d’une petite fièvre nous rend une courte nuit si longue et ennuyeuse, combien sera épouvantable la nuit de l’éternité avec tant de tourments! De cette éternité, naissent le désespoir éternel, les blasphèmes et rages infinies.


Affections et résolutions

1. Epouvantez votre âme par les paroles de Job: « O mon âme, pourrais-tu bien vivre éternellement avec ces ardeurs perdurables et emmi ce feu dévorant ? Veux-tu bien quitter ton Dieu pour jamais?

2. Confessez que vous l’avez mérité, mais combien de fois! Or, désormais je veux prendre parti au chemin contraire; pourquoi descendrais-je en cet abîme ?

3. Je ferai donc tel et tel effort pour éviter le péché, qui seul peut me donner cette mort éternelle.

Remerciez, offrez, priez.

(Texte repris de "Introduction a la vie dévote" de Saint François de Sales)