samedi 29 novembre 2014

L’esprit de l’Œuvre, c’est l’union à l’immolation incessantes de Jésus-Christ

[Dans les écrits de la Bienheureuse Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice des Filles du Coeur de Jésus]

Ma bien chère Fille,
                                Comme Notre-Seigneur prend soin de votre petite âme au milieu de toutes vos faiblesses! Mais, c’est un soin douloureux pour votre pauvre nature, qu’il faut réduire à céder la place, à mourir sous les coups de la grâce, et à laisser vivre en vous Jésus seul. Soyez calme, généreuse, abandonnée; et laissez faire Notre-Seigneur. Seulement, étudiez-vous à ne lui rien refuser, parce que plus vous tergiverserez, plus le travail de destruction sera long. Courage!

Vous me décrivez toutes vos agonies intérieures, et vous en concluez que vous vous éloignez de l’OEuvre, et que vous n’en prenez pas l’esprit. Pensez-vous que l’esprit de l’Œuvre soit l’ardeur et la joie sensibles?... Ma pauvre Enfant, l’esprit de l’Œuvre, c’est l’union à l’immolation et à l’oblation incessantes de Notre-Seigneur Jésus-Christ; Punion aux douleursinté rieures de son Coeur Sacré, en particulier. Ce Coeur, pendant la vie mortelle de Notre-Seigneur, ne cessa pas d’être broyé, angoissé, immolé sans limites. Voilà le modèle; voilà la part de nos âmes. Aussi, l’immolation intime du coeur, de l’âme, de l’esprit, le martyre intérieur, les agonies, les sécheresses, etc., etc., tout cela doit être accueilli par nous comme une part d’héritage qui nous est échue; nous devons unir le calice de nos angoisses à celui du Sang de Jésus et les offrir ensemble pour les fins de l’Œuvre. [..]

Comment seriez-vous une vraie Victime, si vous étiez sans cesse portée par les ardeurs sensibles, par les consolations et les joies senties? ... Ce n’est pas ainsi que s’apprend la grande science de l’immolation; aussi, Notre-Seigneur, qui [seul] veut vous remplir de cette science, vous mène par le bon et sûr chemin. Chaque matin, montez au Calvaire par un élan du coeur, pour y être immolée avec Notre-Seigneur [...] Que Jésus et Marie vous soutiennent et vous bénissent (2 mars 1873, Le 188-189).

[René Laurentin, "Marie Deluil-Martiny. Précurseur et martyre béatifiée par Jean-Paul II. La sainte de Marseille.", Fayard, Paris 2003]